dimanche 6 décembre 2009

La raison humaine

La raison humaine a cette destinée singulière, d’être accablée de questions qu’elle ne saurait éviter, car elles lui sont imposées par sa nature même, mais auxquelles elle ne peut répondre, parce qu’elles dépassent totalement le pouvoir de la raison humaine.


(Emmanuel Kant : Critique de la raison pure)
Oeuvre par : IRBIS - http://irbis.deviantart.com/

Mettons-nous en route

Hier il a plu lourdement et maintenant les cieux commencent à s'éclaircir : nous voici au seuil d'une journée toute neuve.

Abordons-la comme si elle était la seule journée. Mettons-nous en route tous ensemble en laissant derrière nous nos souvenirs des jours passés et commençons à nous comprendre, pour la première fois.

(extrait de : Se libérer du connu de Krishnamurti.)

vendredi 20 novembre 2009

Un et un font deux

Un et un font toujours deux nous affirme-t-on !
Mais prenez une goutte d'eau et ajoutez-y une seconde goutte,
et vous verrez que vous obtiendrez non pas deux gouttes
mais une seule.


La science et les mathématiques désservent les créations et l’avancement de nos sociétés. Par contre, nous leur attribuons parfois l’absolue vérité. Mais ce ne sont que des supports à notre survie et notre évolution. Un modèle qui sert à nous rassurer et qui fonctionne à bien des égards.

La fragilité de l'édifice scientifique est la notion d'objectivité. Les scientifiques seraient les spectateurs passifs de phénomènes préexistants... mais est-ce possible ? Le modèle de la perception nous incite plutôt à penser que cette objectivité est une illusion, parce que nous voyons obligatoirement le monde à travers le filtre de nos idées et conaissances limitées. Nous participons à la construction des phénomènes.

La méthode scientifique permet seulement de construire des théories provisoires et fragmentaires ayant pour vertue de faciliter l'action dans des domaines étroits et précisément délimités. Elle ne saurait en aucun cas prétendre fournir une description fidèle de la réalité. Elle n'est finalement guère différente de la perception.

Illustration : Dave Whitlam - http://whitlam1.deviantart.com

Qu'est-ce que la conscience peut nous apporter

Sur le plan des habiletés

Nous permet :
- de questionner, de conceptualiser, d'analyser et de synthétiser.
- de raisonner, d'argumenter et de juger.
- de comparer des idées pour élaborer sa pensée.
- de formuler des jugements critiques en tenant compte
de principes généralisables.
- d'appliquer ses connaissances et ses jugements à l'analyse
de situations.


Sur le plan des attitudes

Nous permet :
- de valoriser la raison et le dialogue pour analyser toute question.
- de reconnaitre la nécéssité de la réflexion critique.
- d'avoir conscience de l'importance des idées et de leur provenance.
- de situer sa réflexion sur le plan de l'universel.
- de faire preuve d'ouverture par rapport à des façons de penser différentes de la sienne.
- de percevoir la nécéssité d'entretenir une vie intellectuelle.
- de reconnaitre la responsabilité de nos actions.

Les fleurs du mal

La sottise, l'erreur, le péché, la lésine, occupent nos esprits et travaillent nos corps, et nous alimentons nos aimables remords, comme les mendiants nourissent leur vermine. Nos péchés sont têtus, nos repentirs sont lâches; nous nous faisons payer grassement nos aveux, et nous rentrons gaiement dans le chemin bourbeux, croyant par de vils pleurs laver toutes nos tâches.


Les fleurs du mal, Charles Baudelaire.

La pulsation fondamentale

La pulsation fondamentale qui anime l'univers :
inspirer-expirer, unir-séparer.


Tout se passe toujours comme cela, depuis la nuit des temps. L’univers se situe en dehors du temps puisqu'il n'y a nulle horloge pour battre la mesure de cette danse cosmique. Selon le principe de l’harmonie de l’univers, il ne peut rien se produire dans une de ses parties qui n’affecte le tout. Il en va de même pour la pensée humaine. Un univers où l'existence n'est qu'un éclair de conscience entre deux phases de dissolution.

L'univers est inévitablement en continuelle recréation. Il n'y aurait donc pas de différence fondamentale entre la matière et l'esprit, car tout dans l'univers est fait d'une même substance possédant une nature semblable à la pensée.

dimanche 1 novembre 2009

Les prêts à penser

Outre la peur de la mort et l'incertitude, les religions organisées emprisonnent l'être humain, plus précisément l'esprit humain, dans un modèle tout fait; comme le dit si bien Hubert Reeves "les prêts à penser". L'humain adhère donc à une image fixe pour le soutenir lorsque les difficultés surviennent. Cette image peut aussi bien être un Dieu, un gourou ou le dirigeant d'une secte. Ce qui importe, c'est la consolation, le récomfort. L'angoisse provoquée par la complexité et la diversité des rapports humains, des différentes cultures, idéologies et croyances, isolent bien souvent les individus.

De plus, toute religion implique une pensée unique et un mode à suivre bien défini. Ce qui évite toute remise en question, car l'image (le dieu) s'imice à la base de toutes nos réponses, de toutes nos idées et devient inévitablement une vérité absolue qui se greffe à l'ensemble de notre psyché et remplace notre pensée personnelle. L'être humain cesse donc de penser par lui même.

Ce baume factice sert donc de muraille infranchissable à la multitude de questions qui ne trouvent pas de réponses. Il protège principalement de la peur elle-même. Il vous protège de la peur de l'autre, de la peur de l'inconnu, de la peur du changement, il apaise vos insécurités, votre manque de confiance en vous, il vous dicte vos valeurs et vos convictions. La religion s'enracine en vous et vous transmet un sentiment d'appartenance à un groupe, ce qui renforce l'illusion de vérité par l'effet de masse. Il se crée par ce fait une dissociation, une rupture avec le reste de l'humanité, car vous ne partagez plus les mêmes croyances.
La religion étant devenue votre guide, vous perdez votre voie propre, votre cheminement personnel, vous êtes incapable de concevoir une pensée différente de la vôtre et tous vous luttez avec acharnement afin de promouvoir la suprémacie de votre religion. Ce qui cause les guerres, les frictions, la haîne, la tristesse, la mort et la perte... la perte de soi.

Vous n'appliquez pas votre système de valeurs pour le bien de l'humanité et par pure bonté, mais bien parce que votre religion vous dicte que c'est la voie à suivre pour être dans le droit chemin et pour être bon. Elles ne sont à présent plus des valeurs universelles. Vous vous les êtes accaparées, et maintenant elles ont perdu leur sens. Elles n'existent plus par elles-mêmes, mais bien pour servir votre foi. Elles sont vôtres et pour y avoir accès il faut adhérer à votre système de pensée.


Dieu est à vos côtés. Il est partout, il est le monde, et vous, vous sentez sa présence, il vous donne l'énergie nécéssaire pour atteindre votre bonheur si fragile. C'est pourquoi vous ne pouvez remettre son existence en question. Vous avez besoin de lui. Sans lui, vous êtes perdu et face au vide, incappable d'apprécier directement le bruissement des feuilles, la tendresse d'une fleur, la brise sur votre peau et l'incroyable beauté de la femme et de l'homme dans la plénitude et la quiétude de la compréhension universelle. Malheureusement, lorsque vous observez la vie, et ce malgré le fait que vous soyez capable de percevoir et ressentir ces émotions, Dieu barre encore votre route. Vous n'observez pas directement l'absolue beauté d'une fleur, mais bien cette image fixe de Dieu qui voile la vraie nature des choses et s'y superpose, déformant l'immédiat.

Je ne suis pas mieux que quiconque,
j'ai mes problèmes et difficultés. J'essaie d'appliquer et je soutiens les valeurs humaines comme le respect (dont le respect des pensées différentes de la mienne), l'ouverture d'esprit, la compassion, l'entraide, l'amour... et surtout, je suis conscient que je ne détient aucune vérité. Donc l'opinion des autres m'est vitale. Sans l'autre, je ne peux pas évoluer. Surtout, je l'écoute et j'essaie de ne pas le juger, en aucun cas je n'impose ma pensée. Il m'arrive de juger les gens et je m'en veux terriblement, il m'arrive à l'occasion d'avoir l'esprit fermé. J'ai mes moments de colère et d'agressivité, mais je suis conscient de mes égarements et j'essaie de déchiffrer les mécanismes mentaux qui me conduisent sur la voie de la déraison, pour ainsi ne plus les reproduire. Je tente d'évoluer pour le bien-être de tous y compris le mien. Je ne le fais pas pour mon salut, ni pour un Dieu, ce serait un peu hypocrite...

Je ne suis peiné que pour vous
. Il est possible que vous ayez été initié et conditionné dès votre naissance, peut-être étiez-vous seul et aviez-vous besoin de soutient. Peut-être avez-vous perdu un être cher et la douleur vous à conduit à fuir vers une religion. Acceptez la réalité, surpassez la peur, mais surtout, ne vous refermez pas et ne vous isolez pas du reste des gens. Ils sont vous; profondément nous sommes tous identiques, mais uniques.

Rien ne pourra entamer ma profonde conviction de l'avènement de la paix universelle. Tous et chacun égaux et conscients de leurs actions dans le respect mutuel. Les religions sont un obstacle que nous devons dépasser pour ainsi vivre et laisser vivre.


dimanche 27 septembre 2009

Se libérer du connu

Lorsque vous vous dites Indien, Musulman, Chrétien, Européen ou autre chose, vous êtes violents. Savez-vous pourquoi? C'est parce que vous vous séparez du reste de l'humanité, et cette séparation due à vos croyances, à votre nationalité, à vos traditions, engendre la violence.

Celui qui cherche à comprendre la violence n'appartient à aucun pays, à aucune religion, à aucun parti politique, à aucun système particulier.

Ce qui lui importe, c'est la compréhension totale de l'humanité.

(extrait de : Se libérer du connu de Krishnamurti.)

lundi 10 août 2009

L’humain et son environnement

Étrange cette supériorité que l’humain s’est octroyée sur le monde qui l’entoure. Selon une croyance populaire, la Terre serait un oasis d’abondance dans lequel il faut puiser sans questionnements ni remords. Tout ce qui vie et qui pousse sur cette planète est, semble t-il, à notre disposition. De toute façon, les animaux ne ressentent aucune émotion et ne sont pas conscients. Voilà l’exemple parfait d’une des nombreuses failles du genre humain. Il est incapable de concevoir une forme de langage, ou de communication différente de la sienne. Il y perçoit seulement instinct et génétique.

La joie, la douleur, la peur, la rage, et toute la gamme des émotions existent sans que les mots ne les définissent. Au moment où nous souffrons, les mots ne peuvent donner qu’un aperçu de l’émotion ressentie et réussir à l’extérioriser en cris ou en mots. Prenez seulement le temps de bien observer ou d’imaginer un animal souffrant ou atteint par un projectile d’arme à feu. Même douleur, mêmes cris d’effroi que chez l’être humain, ses yeux cherche le vide et la pauvre bête perd la vie dans la souffrance. Au-delà des mots, au-delà du langage, un courant commun nous unis tous, celui de l’importance chaque forme de vie. Elles échangent leurs chants qui s’emmêlent et se superposent ne formant qu’unité et mélodie. Malheureusement, l’humain ne communique presque plus avec la nature si ce n’est pour lui imposer sa voie ou l’exploiter.

Le langage ne survient qu’en réaction à un sentiment ou une idée, car c’est ainsi que le cerveau fonctionne, classe, compare et quantifie toute l’information qui nous submerge à chaque instant, ne perdant absolument rien de ce qu’il perçoit… Les mots ne peuvent en aucun cas prétendre représenter avec exactitude nos sentiments et nos états d’âme, ils ne sont qu’une interprétation post-émotive. La sensation est à la base de tout et cela bien avant que le langage ne prenne forme. Le langage ne sert qu’à interpréter vaguement toutes idées ou sentiments perçus. Il permet donc de communiquer en figeant un moment de notre vie.

Les animaux fonctionnent sur cette même base de sentiments… Par contre, ils ne peuvent communiquer qu’en utilisant un vocabulaire propre à leur espèce. Si je suis québécois et parle le français ou l’anglais et m’adresse à un allemand ou un chinois, j’aurai beau être l’être le plus évolué sur Terre, je n’y comprendrai tout-de-même absolument rien. Car je ne connais pas la logique et la structure de leur vocabulaire. La seule raison pour laquelle nous ne considérons pas qu’il ne soit guidé que par leur instinct, est la similarité qu’ils ont en appartenant à la même espèce que nous.

Les nombreuses variétés d’animaux et d’insectes ont un dialecte unique qui leur permet d’échanger entre eux, de s’accoupler, de survivre, de se nourrir, d’établir des structures sociales; comme la fourmi, si petite soit-elle! Il est donc facile de se convaincre, de s’entêter et de refuser de voir la détresse dans le regard et les gémissements d’un animal destiné à la boucherie, se dirigeant vers une mort atroce. Pour moi, cette insensibilité et ce manque de respect désolants propres à l’homme le loge au dernier rang parmi les nombreuses espèces qui peuplent notre planète. Il faut donc être aveugle ou inconscient pour ainsi réduire à l’instinct toute la richesse et la variété des modes de communication des autres espèces.

L’homme n’est pas aussi conscient et en parfaite maitrise des ses actes qu’on aime à le croire. Sinon pourquoi recherche t-il le profit et l’exploitation de sa propre espèce? Pourquoi est-il toujours en guerre et en compétition? Pourquoi cause-t-il autant d’accident et de violence? L’humain est-il un animal au même titre que les autres ? Il est peut-être capable d’atteindre des moments de lucidité, mais la majorité du temps il me parait totalement hors de contrôle. Il doit également assimiler et se conformer à un schéma social, à un mode de vie et ce depuis sa petite enfance, pour parvenir à devenir un être fonctionnel et civilisé. Bien que nous semblions plus complexes et ayons réussi à nous extirper à ce monde en prenant conscience de notre existence, cela ne nous permet pas de rejeter froidement les autres formes de vies qui, avouons-le, sont le reflet de ce que nous étions il n’y a pas si longtemps et de ce que nous sommes encore aujourd’hui !

Photographies : Zoo de Granby, 1er août 2009.

dimanche 26 juillet 2009

Nietzsche

J'ai appris à marcher : depuis lors je me permet de courir. J'ai appris à voler : depuis lors je n'attends pas d’être poussé pour changer de place.

Maintenant je suis léger, maintenant je vole, maintenant je me vois au-dessous de moi...

J'aime ceux qui ne savent pas vivre à moins de se perdre : car ce sont ceux qui passent sur l'autre rive.

J'aime celui dont l'âme se gaspille, qui ne veut pas de merci et ne rend rien : car il donne toujours et ne veut pas se conserver.

Ce que les sens savent, ce que l'esprit connaît n'a jamais sa fin en soi. Mais sens et esprit veulent te convaincre qu'ils sont la fin en toute chose : telle est leur vanité.



Ainsi je suis tombé un jour moi-même, hors de ma folie de vérité, hors de mes désirs du jour,... las du jour, malade de lumière,... tombé vers le fond, vers le soir, vers l'ombre : brûlé et altéré d'une seule vérité : Que je sois banni de toute vérité...

Conception du monde


Tu ne vois pas le monde tel qu’il est,
tu le vois tel que tu es.



dimanche 15 mars 2009

L'ÉLABORATION DES PERCEPTIONS


Lors de l'élaboration des perceptions, les objets extérieurs envoient des signaux aux organes des sens, ce qui donne naissance aux sensations. A partir d'elles, notre esprit se construit une image du monde sensée le refléter le plus fidèlement possible.

Le fait de percevoir l'espace, le temps, ou un quelconque objet, est dû à la fois à quelque chose qui existe dans le monde et dont nous ignorons la nature réelle, et à une projection de l'idée que nous nous faisons du monde et qui est contenue dans notre modèle du monde. Notre sensibilité interprète donc cet environnement et il est impossible de s'en détacher.

Tous les hommes ont une perception similaire des formes dans l'espace. Cela commence bien sûr avec la constitution de l'oeil, la disposition des cônes et des bâtonnets sur la rétine, et cela se prolonge dans le cerveau par l'existence de zones spécialisées dans le traitement de l'information visuelle, oû certaines élaborent la verticalité, d'autres l'horizontalité etc.

À notre insu se constitue donc notre modèle du monde, ce modèle qui détermine les perceptions et qui nous conduit à voir le monde à son image. Cette correspondance entre le modèle du monde et la perception du monde entretient l'illusion de la réalité et la vérédicité du monde extérieur ; ce qui renforce les croyances et crée une incapacité à concevoir que d'immenses pans de la réalité nous échappent.

dimanche 1 mars 2009

Pensées diverses


Prenez votre temps.


Découvrez les gens au lieu de les juger.


La vie est trop courte, vivez et aimez.


Une critique permet de s'auto-évaluer... acceptez-la !


Apprenez à écouter, on apprend rien à s'entendre soi-même parler.



Aspire à devenir... toujours grandir.

Il faut rester l'esprit ouvert à la nouveauté et toujours reconsidérer nos points de vues.


Au moment ou nous nous croyons intelligents, nous ne le sommes pas.

dimanche 15 février 2009

BÉATITUDE



J'étais potentiellement tout,

et pourtant, à cet instant,
je n'étais rien.


Lorsque nous nous sentons en communion et en accord avec l’univers et l’environnement qui nous entoure, et que notre cœur semble s’élever vers la béatitude, c’est comme si nous avions accès à une part d’éternité.

Chaque instant prend de l’ampleur et de l’importance. Les gens sont complexes et simples à la fois, nous faisons partie d’un tout et tout fait partie de nous. Nous sommes heureux et confiants, rien ne peut venir amoindrir nos sentiments.

dimanche 8 février 2009

LÂCHER PRISE


Lorsque votre corps est séparé depuis trop longtemps de la Nature, votre esprit s'étiole et meurt parce qu'il a été arraché de ses racines.


Il peut sembler ardu de renouer contact avec la nature et lâcher prise dans ce monde compétitif ou le temps nous manque. À quand remonte le dernier moment ou vous avez ressenti du bonheur et où vous étiez en paix avec vous-même ?

Cette béatitude tant recherchée ne repose pas sur des images, des sons ou des mots codés dans notre cerveau, elle est saisie de l’existence du monde et cet équilibre atteint nous permet un lien direct avec la nature. Ces moments si précieux ne sont accessibles qu’à celui qui n’est plus. C’est lorsque nous cessons de vouloir tout contrôler, analyser, catégoriser et étiqueter que le flot cosmique nous emporte.

OÙ EN SOMMES NOUS ?


COMPÉTITION
RÉPÉTITION
ESTHÉTISME
CONFORMITÉ
IDÉAL
PERFECTION
GESTION
PERFORMANCE




Nous avons cherché la machine et nous l'avons trouvée.

Très bien même puisque toute notre technologie est enfant de cette recherche. Il s'est produit un glissement sans que nous nous en rendions compte. Plus le monde se comportait comme une machine, plus notre esprit s'est recroquevillé pour être remplacé par une pensée machinale.

Et l'esprit dans tout ça ?

Étant donné qu'il n'était plus un objet de science, il s'est trouvé relégué en marge, comme un simple complément personnel destiné à faire passer la pilule de cette existence matérielle vide de sens.

L’HOMME, UN ÊTRE CONSCIENT ?


Les choses de la nature n’existent qu’immédiatement et d’une seule façon, tandis que l’homme, parce qu’il est esprit a une double existence ; il existe d’une part au même titre que les choses de la nature, mais d’autre part, il existe aussi pour soi.




Bien qu’existant comme tous les êtres vivants selon un mode naturel, l’homme, en tant qu’être conscient, occupe une place particulière dans la nature, se distanciant de cette dernière pour mieux se retourner sur lui-même afin de s’observer et de constituer pour lui-même une représentation de ce qu’il est.

Mais cette existence consciente d’elle-même ne se limite pas à un cercle dans lequel l’homme s’enfermerait dans sa seule subjectivité, il faut aussi pour que cette conscience s’affirme et se réalise pleinement qu’elle s’oriente vers l’extérieur et débouche sur une action, une activité offrant à l’homme la possibilité de prendre possession de cette nature à laquelle il appartient originellement pour mieux s’y reconnaître.

L’homme en insistant sur ce qui fait sa ”double existence”, d’une part comme être naturel, d’autre part en tant qu’esprit, c’est-à-dire en tant qu’être susceptible de prendre conscience de lui-même.

Les choses de la nature n’existent qu’immédiatement et d’une seule façon elles adhèrent complètement au mode d’existence naturel, et elles sont incapables de prendre une distance par rapport à elles-mêmes et à leur environnement, elles sont complètement intégrées à la nature et ne peuvent s’en détacher.

Par contre, l’homme, s’il participe à cette forme d’existence en tant qu’animal, est capable également de rompre cette immédiateté en introduisant une distance intermédiaire entre lui et le monde extérieur, recul qu’il peut établir par la conscience de soi, celle-ci lui permettant de s’extraire de l’univers dans lequel il apparaît tout d’abord. Ainsi, par la conscience, l’homme sait qu’il existe ,il se perçoit donc comme une unité distincte et séparée de tout ce qui l’entoure, il existe ” pour soi ”, il n’est plus enfermé dans un mode d’existence unique et limité, comme l’animal qui est totalement soumis à ses instincts et ne peut sortir du sillon tracé pour lui par la nature, à l’opposé l’homme parvient à la vie spirituelle par ce retour sur lui-même, cette saisie de soi par la pensée que constitue pour lui la conscience.

L’aspect réflexif de la conscience de soi qui se manifeste par un retour de la pensée sur elle-même, pensée qui s’auto-analyse et cherche à se représenter tout ce qui constitue son intériorité. ” tous les mouvements et replis du cœur humain ; et d’une façon générale se contempler, se représenter ce que la pensée peut lui assigner comme essence ; enfin se reconnaître exclusivement aussi bien dans ce qu’il tire de son propre fond que dans les données qu’il reçoit de l’extérieur ”.

Par la conscience de soi s’ouvrant par l’action sur le monde extérieur l’homme devient un sujet libre, il n’obéit plus aveuglément aux lois de la nature, mais les utilise pour donner au monde une signification humaine. La grandeur de l’humain ne relève pas du monde des choses, mais du monde des actes déterminés par une pensée consciente et réfléchie, la pensée se constitue comme volonté qui s’oppose au corps lorsque celui-ci nous conduit sur la voie de la déraison.

Simplification d'un texte de : Georg Wilhelm Friedrich Hegel