lundi 10 août 2009

L’humain et son environnement

Étrange cette supériorité que l’humain s’est octroyée sur le monde qui l’entoure. Selon une croyance populaire, la Terre serait un oasis d’abondance dans lequel il faut puiser sans questionnements ni remords. Tout ce qui vie et qui pousse sur cette planète est, semble t-il, à notre disposition. De toute façon, les animaux ne ressentent aucune émotion et ne sont pas conscients. Voilà l’exemple parfait d’une des nombreuses failles du genre humain. Il est incapable de concevoir une forme de langage, ou de communication différente de la sienne. Il y perçoit seulement instinct et génétique.

La joie, la douleur, la peur, la rage, et toute la gamme des émotions existent sans que les mots ne les définissent. Au moment où nous souffrons, les mots ne peuvent donner qu’un aperçu de l’émotion ressentie et réussir à l’extérioriser en cris ou en mots. Prenez seulement le temps de bien observer ou d’imaginer un animal souffrant ou atteint par un projectile d’arme à feu. Même douleur, mêmes cris d’effroi que chez l’être humain, ses yeux cherche le vide et la pauvre bête perd la vie dans la souffrance. Au-delà des mots, au-delà du langage, un courant commun nous unis tous, celui de l’importance chaque forme de vie. Elles échangent leurs chants qui s’emmêlent et se superposent ne formant qu’unité et mélodie. Malheureusement, l’humain ne communique presque plus avec la nature si ce n’est pour lui imposer sa voie ou l’exploiter.

Le langage ne survient qu’en réaction à un sentiment ou une idée, car c’est ainsi que le cerveau fonctionne, classe, compare et quantifie toute l’information qui nous submerge à chaque instant, ne perdant absolument rien de ce qu’il perçoit… Les mots ne peuvent en aucun cas prétendre représenter avec exactitude nos sentiments et nos états d’âme, ils ne sont qu’une interprétation post-émotive. La sensation est à la base de tout et cela bien avant que le langage ne prenne forme. Le langage ne sert qu’à interpréter vaguement toutes idées ou sentiments perçus. Il permet donc de communiquer en figeant un moment de notre vie.

Les animaux fonctionnent sur cette même base de sentiments… Par contre, ils ne peuvent communiquer qu’en utilisant un vocabulaire propre à leur espèce. Si je suis québécois et parle le français ou l’anglais et m’adresse à un allemand ou un chinois, j’aurai beau être l’être le plus évolué sur Terre, je n’y comprendrai tout-de-même absolument rien. Car je ne connais pas la logique et la structure de leur vocabulaire. La seule raison pour laquelle nous ne considérons pas qu’il ne soit guidé que par leur instinct, est la similarité qu’ils ont en appartenant à la même espèce que nous.

Les nombreuses variétés d’animaux et d’insectes ont un dialecte unique qui leur permet d’échanger entre eux, de s’accoupler, de survivre, de se nourrir, d’établir des structures sociales; comme la fourmi, si petite soit-elle! Il est donc facile de se convaincre, de s’entêter et de refuser de voir la détresse dans le regard et les gémissements d’un animal destiné à la boucherie, se dirigeant vers une mort atroce. Pour moi, cette insensibilité et ce manque de respect désolants propres à l’homme le loge au dernier rang parmi les nombreuses espèces qui peuplent notre planète. Il faut donc être aveugle ou inconscient pour ainsi réduire à l’instinct toute la richesse et la variété des modes de communication des autres espèces.

L’homme n’est pas aussi conscient et en parfaite maitrise des ses actes qu’on aime à le croire. Sinon pourquoi recherche t-il le profit et l’exploitation de sa propre espèce? Pourquoi est-il toujours en guerre et en compétition? Pourquoi cause-t-il autant d’accident et de violence? L’humain est-il un animal au même titre que les autres ? Il est peut-être capable d’atteindre des moments de lucidité, mais la majorité du temps il me parait totalement hors de contrôle. Il doit également assimiler et se conformer à un schéma social, à un mode de vie et ce depuis sa petite enfance, pour parvenir à devenir un être fonctionnel et civilisé. Bien que nous semblions plus complexes et ayons réussi à nous extirper à ce monde en prenant conscience de notre existence, cela ne nous permet pas de rejeter froidement les autres formes de vies qui, avouons-le, sont le reflet de ce que nous étions il n’y a pas si longtemps et de ce que nous sommes encore aujourd’hui !

Photographies : Zoo de Granby, 1er août 2009.

1 commentaire:

Jasmine a dit…

C'est une pensée que je partage totalement. Si l'humain considérait tout ce qui l'entoure comme égal à lui, il n'y aurait plus de problème d'environnement, d'intolérance et de non-respect des autres! Comme c'est simple au fond...