dimanche 27 septembre 2009

Se libérer du connu

Lorsque vous vous dites Indien, Musulman, Chrétien, Européen ou autre chose, vous êtes violents. Savez-vous pourquoi? C'est parce que vous vous séparez du reste de l'humanité, et cette séparation due à vos croyances, à votre nationalité, à vos traditions, engendre la violence.

Celui qui cherche à comprendre la violence n'appartient à aucun pays, à aucune religion, à aucun parti politique, à aucun système particulier.

Ce qui lui importe, c'est la compréhension totale de l'humanité.

(extrait de : Se libérer du connu de Krishnamurti.)

lundi 10 août 2009

L’humain et son environnement

Étrange cette supériorité que l’humain s’est octroyée sur le monde qui l’entoure. Selon une croyance populaire, la Terre serait un oasis d’abondance dans lequel il faut puiser sans questionnements ni remords. Tout ce qui vie et qui pousse sur cette planète est, semble t-il, à notre disposition. De toute façon, les animaux ne ressentent aucune émotion et ne sont pas conscients. Voilà l’exemple parfait d’une des nombreuses failles du genre humain. Il est incapable de concevoir une forme de langage, ou de communication différente de la sienne. Il y perçoit seulement instinct et génétique.

La joie, la douleur, la peur, la rage, et toute la gamme des émotions existent sans que les mots ne les définissent. Au moment où nous souffrons, les mots ne peuvent donner qu’un aperçu de l’émotion ressentie et réussir à l’extérioriser en cris ou en mots. Prenez seulement le temps de bien observer ou d’imaginer un animal souffrant ou atteint par un projectile d’arme à feu. Même douleur, mêmes cris d’effroi que chez l’être humain, ses yeux cherche le vide et la pauvre bête perd la vie dans la souffrance. Au-delà des mots, au-delà du langage, un courant commun nous unis tous, celui de l’importance chaque forme de vie. Elles échangent leurs chants qui s’emmêlent et se superposent ne formant qu’unité et mélodie. Malheureusement, l’humain ne communique presque plus avec la nature si ce n’est pour lui imposer sa voie ou l’exploiter.

Le langage ne survient qu’en réaction à un sentiment ou une idée, car c’est ainsi que le cerveau fonctionne, classe, compare et quantifie toute l’information qui nous submerge à chaque instant, ne perdant absolument rien de ce qu’il perçoit… Les mots ne peuvent en aucun cas prétendre représenter avec exactitude nos sentiments et nos états d’âme, ils ne sont qu’une interprétation post-émotive. La sensation est à la base de tout et cela bien avant que le langage ne prenne forme. Le langage ne sert qu’à interpréter vaguement toutes idées ou sentiments perçus. Il permet donc de communiquer en figeant un moment de notre vie.

Les animaux fonctionnent sur cette même base de sentiments… Par contre, ils ne peuvent communiquer qu’en utilisant un vocabulaire propre à leur espèce. Si je suis québécois et parle le français ou l’anglais et m’adresse à un allemand ou un chinois, j’aurai beau être l’être le plus évolué sur Terre, je n’y comprendrai tout-de-même absolument rien. Car je ne connais pas la logique et la structure de leur vocabulaire. La seule raison pour laquelle nous ne considérons pas qu’il ne soit guidé que par leur instinct, est la similarité qu’ils ont en appartenant à la même espèce que nous.

Les nombreuses variétés d’animaux et d’insectes ont un dialecte unique qui leur permet d’échanger entre eux, de s’accoupler, de survivre, de se nourrir, d’établir des structures sociales; comme la fourmi, si petite soit-elle! Il est donc facile de se convaincre, de s’entêter et de refuser de voir la détresse dans le regard et les gémissements d’un animal destiné à la boucherie, se dirigeant vers une mort atroce. Pour moi, cette insensibilité et ce manque de respect désolants propres à l’homme le loge au dernier rang parmi les nombreuses espèces qui peuplent notre planète. Il faut donc être aveugle ou inconscient pour ainsi réduire à l’instinct toute la richesse et la variété des modes de communication des autres espèces.

L’homme n’est pas aussi conscient et en parfaite maitrise des ses actes qu’on aime à le croire. Sinon pourquoi recherche t-il le profit et l’exploitation de sa propre espèce? Pourquoi est-il toujours en guerre et en compétition? Pourquoi cause-t-il autant d’accident et de violence? L’humain est-il un animal au même titre que les autres ? Il est peut-être capable d’atteindre des moments de lucidité, mais la majorité du temps il me parait totalement hors de contrôle. Il doit également assimiler et se conformer à un schéma social, à un mode de vie et ce depuis sa petite enfance, pour parvenir à devenir un être fonctionnel et civilisé. Bien que nous semblions plus complexes et ayons réussi à nous extirper à ce monde en prenant conscience de notre existence, cela ne nous permet pas de rejeter froidement les autres formes de vies qui, avouons-le, sont le reflet de ce que nous étions il n’y a pas si longtemps et de ce que nous sommes encore aujourd’hui !

Photographies : Zoo de Granby, 1er août 2009.

dimanche 26 juillet 2009

Nietzsche

J'ai appris à marcher : depuis lors je me permet de courir. J'ai appris à voler : depuis lors je n'attends pas d’être poussé pour changer de place.

Maintenant je suis léger, maintenant je vole, maintenant je me vois au-dessous de moi...

J'aime ceux qui ne savent pas vivre à moins de se perdre : car ce sont ceux qui passent sur l'autre rive.

J'aime celui dont l'âme se gaspille, qui ne veut pas de merci et ne rend rien : car il donne toujours et ne veut pas se conserver.

Ce que les sens savent, ce que l'esprit connaît n'a jamais sa fin en soi. Mais sens et esprit veulent te convaincre qu'ils sont la fin en toute chose : telle est leur vanité.



Ainsi je suis tombé un jour moi-même, hors de ma folie de vérité, hors de mes désirs du jour,... las du jour, malade de lumière,... tombé vers le fond, vers le soir, vers l'ombre : brûlé et altéré d'une seule vérité : Que je sois banni de toute vérité...

Conception du monde


Tu ne vois pas le monde tel qu’il est,
tu le vois tel que tu es.



dimanche 15 mars 2009

L'ÉLABORATION DES PERCEPTIONS


Lors de l'élaboration des perceptions, les objets extérieurs envoient des signaux aux organes des sens, ce qui donne naissance aux sensations. A partir d'elles, notre esprit se construit une image du monde sensée le refléter le plus fidèlement possible.

Le fait de percevoir l'espace, le temps, ou un quelconque objet, est dû à la fois à quelque chose qui existe dans le monde et dont nous ignorons la nature réelle, et à une projection de l'idée que nous nous faisons du monde et qui est contenue dans notre modèle du monde. Notre sensibilité interprète donc cet environnement et il est impossible de s'en détacher.

Tous les hommes ont une perception similaire des formes dans l'espace. Cela commence bien sûr avec la constitution de l'oeil, la disposition des cônes et des bâtonnets sur la rétine, et cela se prolonge dans le cerveau par l'existence de zones spécialisées dans le traitement de l'information visuelle, oû certaines élaborent la verticalité, d'autres l'horizontalité etc.

À notre insu se constitue donc notre modèle du monde, ce modèle qui détermine les perceptions et qui nous conduit à voir le monde à son image. Cette correspondance entre le modèle du monde et la perception du monde entretient l'illusion de la réalité et la vérédicité du monde extérieur ; ce qui renforce les croyances et crée une incapacité à concevoir que d'immenses pans de la réalité nous échappent.